ENCATC : Que faîtes-vous après avoir gagné le prix de recherche d’ENCATC sur la politique culturelle et la gestion de la culture l’année dernière à Brno ?
Elodie Bordat-Chauvin : Depuis l’an dernier, je participe, en tant que chercheure contractuelle, au projet « Cultures et dynamiques territoriales » proposant une évaluation des politiques culturelles dans le Grand Sud-Est de la France. Je fais également partie d’un groupe de chercheurs français et argentins qui travaillent sur le projet « Lire et écrire dans les périphéries urbaines aujourd’hui (Buenos Aires et Paris) ». Enfin, je participe au projet visant à créer un Groupement De Recherche International et une plateforme de ressources sur les publics de la culture avec des chercheurs de Marseille, Paris et Barcelone.
J’ai par ailleurs rédigé le livre issu de ma thèse, qui sera publié par Peter Lang en automne. J’ai également écrit quatre articles tirés de différentes parties de ma thèse sur l’impact des réformes administratives des années 1990 et 2000 sur les politiques culturelles, sur les conséquences du tournant néo-libéral sur ces politiques et enfin deux articles présentant les principaux résultats de ma thèse. Enfin, j’ai enseigné dans différentes universités publiques et privées en France.
ENCATC : Quelles ont été les conclusions principales de votre thèse de doctorat intitulée « La dynamique des changements dans la politique publique. Une analyse historique comparative des politiques mexicaine et argentine culturelles » ?
Elodie Bordat-Chauvin : À travers une analyse comparative historique, cette thèse rend compte de l’émergence, de l’institutionnalisation et de l’évolution de l’action publique dans le secteur de la culture en Argentine et au Mexique entre 1983 et 2009. Elle s’intéresse aux changements résultant de la mise en œuvre de processus de décentralisation, de transnationalisation et par la plus grande inclusion du secteur privé (marchand et associatif) dans ces politiques. La principale hypothèse de ce travail est que l’on peut appréhender le changement dans ces politiques en prenant en compte les « contextes » socio-économiques et politiques du Mexique et de l’Argentine, et en mobilisant quatre dimensions d’analyse : les acteurs, les représentations cognitives, les cadres institutionnels et les instruments d’action publique.
ENCATC : Où espérez-vous cette recherche aura le plus d’impact ?
Elodie Bordat-Chauvin : J’espère que cette recherche aura à la fois un impact en Amérique latine où les études sur les politiques culturelles, depuis la science politique, manquent, mais aussi en Europe dans le sous-champ des analyses sur le changement de l’action publique
ENCATC : Comment un prix comme celui-ci a contribué à soutenir la carrière d’un jeune / chercheur débutant qui a récemment terminé leur thèse de doctorat ?
Elodie Bordat-Chauvin : Ce prix représente tout d’abord un gage pour la communauté scientifique de la qualité de la recherche menée puisqu’elle est évaluée par un jury composé de spécialistes des politiques culturelles provenant de différents pays. Ce prix donne surtout l’opportunité de faire traduire et publier un ouvrage issu de sa recherche par une maison d’édition universitaire prestigieuse, ce qui permet de diffuser plus largement ses travaux.